Préparation d'un film sur l'amour de l'humanité, le penchant vers les autres, l'inclination, la sympathie universelle. L'épreuve du mal est obligée, dans la conquête du bien, sa certitude : c'est la bataille. - Aime la sainteté, son pas. Figure, expression : la meilleure résolution de l'être humain. - C'est le corps de Pharaon qui me préoccupe, il est mon sujet, mon motif. C'est lui qui prend. Sa face où viennent finir ses nerfs, ses sens. Le corps de Domino et de tous. Là où tout commence, leur début. La mise en scène, l'évaluation des plans, sont - poétiquement - le rendu de ce carnage. Le corps mystique de Pharaon, ses plaies, cette résonance organique, sourde, peu dite. Le filmer sans pitié, au plus près, muet, à l'unisson. Le baiser. - L'enquête policière est un bon mouvement, un bon véhicule, et c'est en soi un perfectionnement, une dialectique : une recherche de la vérité dans une expression concrète et commune. Le policier est, par expérience, philosophe malgré lui - un penseur et peut être une sage - mais cette fois incarné, exprimé, dans une forme exemplaire, tangible, humaine. Pédagogiquement, le flic est plus convainquant. Toute enquête déboule sur soi, forcément. On ne sort jamais de soi, jamais. L'amour n'est qu'un désir. Les fleurs aiment Pharaon, son toucher. - J'écris un scénario de cette façon, pensant bien que la littérature est le genre le plus expressif de l'écrit et qu'au cinéma, l'enjeu est le même : il s'agit toujours d'expression et peut être là plus encore. S'y trouvent rendues, il me semble, peut être, mes intentions, à la seule lecture ; s'y pointent les émotions, s'y répand le rythme, y vient la poésie. J'y vais sans craintes, bien qu'il s'agit de faire un film. - La littérature meurt au bord du cinéma. Y demeure la poésie. - Le scénario n'est pas le film, jamais, et ici pas plus qu'ailleurs ...
 

 

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Notes du producteur